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Atlantique Sud

27 mai 2025

25 nœuds, le vent nous pousse, notre nouveau Maewan V avance noblement à 9 nœuds. La mer s’est formée progressivement depuis ce matin, nous sommes toujours sur le plateau continental de la côte argentine, sous nos pieds le fond de la mer se trouve à 100 m avant de redescendre à 4000 m.

Le jour se couche, les nuages plutôt denses aujourd’hui laissent entrevoir les étoiles, le ciel s’éclaircit. La lune est dans son cycle décroissant, mais doit être encore trois quarts pleine, elle va arriver.

Gaspard, de quart dehors, guette le lever de lune.

Mais phénomène étrange, il aperçoit deux halos à l’horizon, très brillants, un à l’est et un plus au nord !

La lune ne peut pas se lever à deux endroits différents, alors d’où viennent ces deux sources lumineuses, laquelle est la lune qui pointe et que peut être la seconde ? La Terre est à 200 miles nautiques (350 km), trop loin pour être une ville, il n’y a pas d’île sur la carte. Nous avons beau chercher, nous ne comprenons pas.

Une heure passe et la boule lumineuse attendue de la lune sort de l’horizon, sauf qu’elle ne sort d’aucune des deux sources lumineuses ; ce que nous voyons n’est pas le halo de la lune, mais autre chose.

Nous approchons avec l’impression de nous faire envelopper par un phénomène étrange.

Un, deux, trois… 31 ! Je compte trente et une embarcations en face de nous, le ciel s’embrase, les nuages sont éclairés, les étoiles disparaissent, seule la lune aux trois quarts pleine arrive à lutter contre ce jour nocturne.

Devant nous, un bateau de 64 mètres nous aveugle, la mer est forte et le vent puissant, nous prenons la barre pour éviter les embardées et viser au plus juste entre les pêcheurs. Une flottille entière s’est positionnée là, à deux cents milles des côtes argentines, regroupée dans cet espace réduit international et toujours sur le plateau continental. Ce sont des pêcheurs avec des pavillons chinois. Leurs lumières ne sont pas pour s’éclairer, trop fortes ; ils doivent même être complètement éblouis. Ils doivent utiliser ces puissantes lumières capables d’illuminer la nuit pour attirer leur pêche. Une quarantaine de bateaux ratisse la mer pour quelle denrée ? J’imagine des calamars ou des poulpes, parce que ces lumières, nous en avons déjà croisé sur les côtes japonaises et ils pêchaient les calamars.

Quand on parle de surpêche, je trouve cet exemple éloquent : une zone franche sans réglementation stricte et nous nous engouffrons sans retenue pour piller l’ensemble de la ressource, coûte que coûte, jusqu’au bout.

En effet, si nous pouvons, pourquoi s’en priver ? Puis, demain sera un autre jour.

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