Quand tout va mal
Actions réalisées
Seconde traversée en solitaire: 2400 miles nautiques dont 20 jours à la barre sans pilote.
Résumé de l'étape
Les amitiés se renforcent, en passant à bord mais la fatigue commence à peser lourd. Les quatre années d’expéditions se font sentir. Trois jours avant mon envol de France pour Wellington, mon ami Stéphane Husson décède. Je m’envole pour Wellington afin d’y reprendre la mer, seul, vers la Polynésie. Pensant que cette traversée sera facile, j’ai la tête ailleurs. Je suis surpris en arrivant par une tempête qui amène plus de 40 nœuds de vent dans le port abrité. Nous sommes le 6 Juillet, en plein hiver Austral, dans les 40ème rugissants…. Sans que je ne m’en sois vraiment rendu compte…
Je largue les amarres et sors de la baie, il fait gris. Je commence à naviguer en restant souvent à l’intérieur de Maewan, je n’arrive pas à me mettre dans cette navigation, à me fondre dans l’élément. Un gros coup de vent me barre la route et je reste plus de deux jours à la cape, à dériver me faisant balancer d’un coté à l’autre avec violence. Je m’inquiète, Maewan semble être à la limite de chavirer, les vagues sont courtes et raides, j’aurai dû laisser un peu de toile pour rester appuyé. Les heures sont longues, je repars avec le vent qui tourne. Enfin, nous naviguons le cap vers la Polynésie. Bon vent, bonne mer, j’avance bien et je commence à entrevoir le bout de cette navigation, encore dix jours peut-être onze, lorsque je me lève pour prendre la barre, le pilote fait un bruit dérangeant qui commence à m’inquiéter… Tout s’enchaîne rapidement, un ressort de piston de la pompe hydraulique casse, la barre se bloque dû au vérin qui s’est trop serré et l’angle de barre arrête de fonctionner ! Ces trois pannes ne sont aucunement liées mais sont survenues dans la même journée… L’équipe à terre me soutient, nous cherchons comment réparer mais je dois me rendre à l’évidence, je n’ai plus de pilote. Je suis au milieu du Pacifique Sud à 1020 miles nautique de la première île où Marion pourrait me rejoindre pour m’aider à finir la navigation jusqu’à Tahiti. En attendant, je suis seul à la barre de Maewan pour des jours et des jours…