Un cycle, des cycles, une vie se remplit.
Les souvenirs se rassemblent à l’aube d’une nouvelle aventure qui débute. Le 8 février 2025 alors que je débarquais à
Beachland en Nouvelle Zélande chez Bill, le propriétaire d’un magnifique voilier d’expédition, je trouvais opportun de souffler les dix bougies du largage des amarres de l’ Aber Wrac’h avec Maewan IV.
Un voyage, une Terre, une réalité, des convictions, des rencontres, une association, une famille, et voilà que j’écris ce texte du milieu du Pacifique Sud à quelques encablures du point Némo, à bord du tout nouveau Maewan V en direction du Cap Horn, puis la France à Nice pour participer à l’UNOC (Conférence des Nations unis pour l’Océan). Un demi tour du monde pour ramener ce voilier à la maison, un départ un peu tardif pour mille et une raisons. Nous commençons à en sentir les conséquences, coincés entre les systèmes de dépressions de plus en plus fortes et les anticyclones de plus en plus faibles, les vents sont forts, l’air est froid, dense, puissant. Nous découvrons notre embarcation avec un équipage de huit personnes pour cette première étape de presque 5000 miles nautiques. Il y a :
– Gérald Veinard dit Gégé, marin expérimenté précieux atout à bord qui était venu sur Maewan IV dans les canaux de Patagonie en 2019
– Bernard Chambon dit Kaktus, propriétaire du voilier parmi les sept que nous sommes, marin et architecte Belge
– Pierre Martelli dit Pédro, marin Haut Alpin dont nous découvrons les talents de cuisinier jour après jour
– Blanche Cormouls Houles dit Amandine, a sauté de son stage au ministère de la Transition écologique à bord de Maewan V pour un autre stage embarqué cette fois
– Margaux Bonnet dit Nounou, touche à tout et sportive éclectique partage son temps entre les quarts et la garde et l’école d’Hoël
– Hoël Le Lann dit petit loup, il est notre moussaillon de trois ans et le meilleur atout pour aller chercher les carottes au fin fond de la cale
– Marion Courtois dit Marionnette, cumule les titres de présidente, propriétaire et maman
– et moi
Un nouveau chapitre commence. Cette goélette de 19m en aluminium, dériveur lesté, robuste, simple et efficace, va
devenir un parfait camp de base pour continuer de nourrir les découvertes de l’association MAEWAN. Les projets ? Ils sont écrits pour les dix ans à venir et j’espère que nous continuerons à les partager avec vous. Face à l’épuisement des ressources naturelles, l’association MAEWAN répond aux enjeux d’un futur durable en s’inspirant des solutions éprouvées par les
peuples traditionnels.
Le Maewan V est l’outil idéal et indispensable pour aller à la rencontre de ces personnes isolées dont les gestes quotidiens sont restés durables. Leur savoir faire doit nous inspirer pour qu’ensemble nous imaginions des nouveaux récits de vie, agréables et durables. Et ce n’est pas parce que certains dirigeants, perdus dans leurs égos gonflés par un pouvoir qui les dépasse, isolés dans un confort qu’ils n’apprécient plus et coupés de toute vie naturelle, pensent déjà que notre terre n’est qu’un vieux débris dont il faut s’extraire, que nous n’essayerons pas de protéger cette vie, dont nous faisons partie. L’association MAEWAN ne baissera pas les bras, elle saura se confronter aux difficultés, aller partager ses apprentissages remplis de bon-sens que ce soit dans les écoles, dans les entreprises, auprès des dirigeants.
Partager l’extraordinaire pour un changement extraordinaire.
S’autoriser à créer ses rêves alors que le monde vous les propose.
Toucher du doigt les vers de terre même si une appli pourrait le faire.
Lever les yeux vers un « sauvage » qui sans parole aura compris notre détresse.
Embrasser un arbre centenaire et percevoir la communion entre ciel et terre.
Penser faire une visio en plein pacifique hélas non, la technologie ne sera pas
aussi docile.
Nous l’avons redouté, ils l’ont fait, nous l’avons utilisé et nous voilà piégés. Trois semaines de navigation au coeur du pacifique sud sans fichier météo, trois semaines sans donner de nouvelles, trois semaines isolés à extrapoler sur ce qui va nous arriver, trois semaines sans internet notre antenne reste muette. Les agendas se remettent au niveau zéro, nos esprits se tournent vers ce et ceux qui nous entourent, soyons prêts à l’adversité les tempêtes vont nous frôler, restons soudés nous sommes notre seule communauté. Canaux de Patagonie ouvrez-nous votre porte nous sommes en train d’arriver.
Erwan Le Lann
(arrivé à terre sur les rivages chiliens de Punta Arenas)
À Lire aussi
À la recherche d’un endroit sympa pour travailler et rencontrer de nouvelles personnes ? Vous êtes de passage aux Carroz et avez besoin d’un endroit au calme pour du télétravail ? Rejoignez ...
Coworking by MAEWAN

Festival de films MAEWAN
